Roman graphique : Par la force des arbres (Oneshot)

Par la force des arbres - Par la force des arbres

de Dominique Mermoux
Adapté du roman d’Edouard Cortès
120 pages, 210 x 275 mm
Sortie le 15 Mars 2023
Rue de Sèvres
Prix papier : 20€
Prix numérique : 8.99€
Documentaire, Biographie, Nature
Couverture rigide
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Fiche éditeur
Onsehot

Vous avez déjà pu croiser Dominique Mermoux sur Entre les lignes

Couverture Entre les lignes (BD)

Résumé :
Comment retrouver de l’air quand le quotidien et son rythme infernal nous étouffe ? Edouard Cortès a choisi, pour se libérer du « monde d’en bas », d’aller vers celui « du haut » : au bord du gouffre, il va tout quitter pendant plusieurs mois pour vivre dans une cabane de sa propre construction, nichée dans un arbre en pleine forêt. Loin des réseaux sociaux et du tumulte de la société, il trouve une échappatoire dans le silence et la contemplation solitaire, et redécouvre des sensations essentielles au bien-être de chacun. Après avoir retranscrit son histoire en roman, il laisse à Dominique Mermoux le soin d’adapter avec justesse et sensibilité cet étonnant récit de vie.

Avis / Impressions :

Avez-vous le temps de vous prendre le temps ? Avez-vous envie d’oublier un bref instant nos folles vies et toutes ces histoires de rendement ? Alors vous êtes au bon endroit.
Asseyez-vous et profitez de votre lecture, sans vous pressez, en prenant le temps. Elle sera partagée entre la survie d’un homme seul dans la forêt dans un arbre, comment il en est arrivé là et comme un documentaire sur la faune et la flore qui nous entoure, et cela va ravir vos yeux ébahi tout en vous faisant prendre un bon bol d’air pur.

Ce sont les éditions Rue de Sèvres qui nous le propose avec un titre, une couverture, un arbre, tant de vert, la nature, un homme perché dans un arbre. C’est Dominique Mermoux qui nous a adapté tout cela, proposé un graphisme qui nous immerge dans cette nature que nous oublions bien souvent de voir et tiré du roman de Edouard Cortès, une histoire vraie.
Si vous redoutez d’être plongé ainsi dans le contemporain ou voulez simplement y alliez le graphisme, il est possible que sous ce format cela lui donne plus de force et une meilleure accessibilité.
Il faut aussi savoir qu’il y a bien une raison, et que c’est complètement réfléchi. Il est conscient, ordonné, mais il a des cicatrices et décide malgré tout d’aller dans le monde d’en-haut, parce que celui d’en bas l’a étouffé.

Le graphisme est magnifique. C’est une merveilleuse façon pour le lecteur d’en apprendre plus sur la nature et de se ressourcer pleinement. Quel plaisir d’explorer la faune et la flore, et c’est quelque chose de le voir ainsi construire sa nouvelle habitation et y vivre. Bien évidemment, il a déjà une certaine connaissance de la nature. Pas d’inquiétude, c’est réfléchi, c’est un projet et il nous emmène par procuration le vivre avec lui.
Ah la nature, les arbres, et voir tous ces animaux, mais quelle richesse. L’album offre un très bel aspect documentaire, tout en étant pas lourd et en offrant encore bien d’autres choses.

Nous allons suivre cet homme d’une quarantaine d’année qui un jour se dit je vais chercher mon arbre et y élire domicile, par moment il ne quittera même pas cette hauteur.
Il renoue avec la nature, sa vie, loin de certaines folies, broiements. C’est après une expérience difficile qu’il prend cette décision. Et tout nous apparaîtra plus clairement au fur et à mesure du temps. Ne pas se presser, laisser les choses venir, lui laisser le temps de nous expliquer.
Certains moments nous surprendrons totalement, il est possible alors de se poser bien des questions. Mais profitez juste de ce moment et laisser tout prendre le temps de venir à vous. [Spoiler] Oui, il une famille ! Femme et enfants, qui viendront le dimanche … [/Spoiler]
Ne vous pressez pas non plus pour lire, plongez dedans, respirez, prenez le temps de vivre, de lire.

La partie qui nous raconte a une police d’écriture qui rappelle une forme manuscrite, très agréable à lire. Il y a parfois une forme de poésie cruelle, et par moment au milieu du reste de fortes et percutantes réflexions.
Si au début, on ignore tout de cet homme, on apprend à le connaître par le temps qui passe mais également pas son passé en flashback, totalement dans une autre couleur.

Adieu réseau, tumulte de la société, rendement, paperasse…Bonjour la nature, les animaux, les arbres, renouer avec soi-même, se débrouiller seul, …
Il nous a offert une belle parenthèse. Une très belle surprise.

L’objet livre est un régal en main, de pages de belles qualités et on se perd délicieusement dans la nature; Tout est délicieusement travaillé, l’immersion est là.

Citations :

« Je me sentais fatigué du monde d’en bas et de moi-même, je suis donc monté là-haut. Les autres, sans doute aussi, s’étaient lassés de moi. J’entreprends une métamorphose à l’ombre des forêts. Je veux voir à hauteur d’arbre. »
« En ce 21 mars, au matin, j’ai étreint [Spoiler]ma femme et mes enfants[/Spoiler], enfilé mes bottes, supprimé mes comptes sociaux, envoyé promener mille cinq cent amis invraisemblables pour en garder quatre ou cinq de vrais. »
« A presque quarante ans, j’ai beaucoup de doutes sur mes certitudes et peu de conviction sur mes illusions. »
« Le double vitrage, comme Internet, doit atteindre toutes les chaumières. »
« Isolation et connexion arrivent de pair. « Isolez-vous, braves gens ! » vantent les propagandes. Plus l’homme se connecte et plus il s’isole. Plus nous avons chaud, plus nous sommes seuls. »
« Construire une cabane à mon âge relevait de la magie : avoir les moyens et la force d’un adulte pour réaliser un rêve d’enfant. »
« Le monde présent est un chien qui ronge l’homme jusqu’à sa moelle. A tant adorer ce qui est mais ne compte pas, on finit par ne plus rien savoir de ce qui compte mais ne se voit pas. Mais comment retrouver le goût des choses invisibles ? »
« J’ai résolu pour quelques mois le dilemme de l’homme moderne : celui d’avoir de quoi vivre mais de ne plus avoir le temps de vivre. Je me suis accordé du temps. Mon temps libre m’offre de l’être. »
« Dans ces instants, ce n’est pas de quitter la vie qui demande du courage, mais de puiser des forces pour la conserver. »
« C’est trop commode de m’en tenir à ma méfiance des hommes quand seulement quelques uns m’ont déçu. »

Merci à Rue de Sèvres pour l’envoi de cette lecture et la confiance, ainsi que le bon bol d’air frais et de nature.

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