Manga : Le périple des cendres (One-shot)

« Le périple des cendres » se présente comme une lecture tendre, douce et amère, où un absent, mort, fait se rencontrer deux êtres qui en souffrent cruellement. L’oeuvre aborde la perte d’un être cher, le deuil, le suicide (sans totalement expliqué le geste, on reste sur des soupçons), mais aussi la pression sociale, l’envie d’être soi-même, celle de faire ses propres choix.
Les deux jeunes hommes sont en manque de celui qui est mort, et en même temps ne l’ont pas quitté sous de bons rapports et s’inquiètent d’avoir une part de responsabilité dans cette tragédie.
Un voyage va leur donner du temps, hors de tout, pour apprendre à se connaître et échanger leurs souvenirs.

La couverture a une beauté, tout en étant un peu inquiétante. L’histoire commence ainsi « Qui volerait des cendres ? Personne. » Effectivement, c’est fort de faire ça. Hajime, le frère aîné de Tokio s’est suicidé, c’est représente avec une aussi belle qu’horrible image. Tokio se souvient de son frère, de quand ils étaient petits et de leur dernière discussion. Tokio a beaucoup souffert de l’image de ce frère parfait, des attentes, de ne jamais être autant à la hauteur de son frère, d’être délaissé. Au fil du récit, nous le découvrons, ce qui le mine, ce qu’il a fait.
Quand il rencontre Ren, c’est quand il vole les cendres d’Hajime, il en a besoin, il veut les emmener en voyage. Tokio est choqué, trouve un compromis et décide de l’accompagner en voyage. A travers lui, il découvre son frère, et se demande comment une simple amitié peut affecter autant.

Le graphisme de Conro est très beau, l’ambiance de la mort, du deuil est bien restitué, ainsi que cette façon dont Tokio et Ren se trouvent à travers Hajime, alors qu’il n’est plus en vie. La situation crée un malaise par elle-même, sans savoir jusqu’où cela va aller, et nous intéresse en même temps. Est-ce que le cas de figure assez classique va se produire ? A travers le manque d’Hajime, ils se retrouvent et ironiquement s’aident à tenir debout, à ne pas sombrer. Ce voyage programmé a un côté salvateur. L’ombre d’Hajime les accompagne, c’est bien rendu et touche.

On se laisse facilement emporter par l’histoire, toucher, les sujets sont forts aussi. C’est joliment servi par le graphisme, et peut mettre mal à l’aise par moment.

Les scènes épicées
Il y en a très peu, elles sont toutes réunies à la fin.

Mention spéciale à la beauté graphique et de ce que dégage les illustrtations de chapitre.

Le début vaut le coup

[Spoiler] Il est possible que la fin mette mal à l’aise, et que le choix ne vous plaise pas.
Néanmoins, notez quand même qu’il y a eu 5 ans avant la première relation sexuelle. Après, oui, on n’aurait pu s’en passer que de précipiter des scènes sexuelles à la fin.
C’est aussi un trope hyper connu, que les délaissés finissent dans les bras l’un de l’autre.
Combien de fois j’ai par exemple vu la meilleure amie et le mari de la femme décédée finir ensemble [/Spoiler]

Après il aurait peut être fallu lui laisser plus de temps, plus qu’un one-shot
on peut en sortir mitigé, mais ce serait dommage de totalement le laisser de côté, juste à cause du final. Tout le reste a vraiment quelque chose.

Avis express : Bonne lecture qui assure l’ambiance, différente, sous un beau graphisme envoûtant. Un ultime voyage touchant. Pour la fin, c’est quitte ou double, ça n’enlève rien au reste. Par contre, oui pour nous, il y a un côté précipité.

Merci à Hana pour l’envoi, la découverte, la lecture et la confiance.
Collboration commerciale non rémunérée.

Vous connaissez ? Il vous tente ? Comment trouvez-vous la couverture ?