BD : La Mer verticale (Oneshot)

de Brian Freschi et Ilaria Urbinati
Chez Dargaud

Résumé :

India est sujette à des crises de panique. L’air lui manque soudain au point de la faire suffoquer. Pourtant, elle a tout pour être heureuse : un compagnon, qui l’aime – Pier – et un métier qu’elle adore – institutrice.

Mais quand une de ces attaques la surprend en pleine classe, les parents mettent la pression sur la direction pour qu’elle soit licenciée. Quant à Pier, il est perdu.

Peu à peu, elle prend conscience que chercher à vaincre son « ennemi » est vain. Et qu’il vaut mieux tenter de l’apprivoiser. En parallèle à la thérapie qu’elle entame dès le premier chapitre, elle a recours à l’écriture et fait appel à son imagination

Un album qui risque de vous ébranler, de vous faire vivre une étrange expérience.

Mon avis / Mes impressions :

Voilà un album un brin mystérieux, qui défie la logique et tous nos sens, et c’est cela certainement qui peut troubler, mais c’est intéressant.
Le graphisme est finalement très simple, très doux. Mais quand elle parle de son problème, de ses crises de panique, de son trouble anxieux, ou qu’elle essaye de le mettre en histoire, tout est dans des teintes bleues. Quand elle suffoque, nous le voyons à l’image.
Nous la suivons dans sa vie de tous les jours. Nous la voyons parler à quelqu’un, nous la voyons donner cours, ainsi à son travail, avec son homme, Pier, et dans d’autres relations. Parfois il y a beaucoup d’étrangetés qui en ressort, ou comme un manque de lien.
Seulement nous voyons India comme elle est, nous savons ainsi que c’est vrai, que ce n’est pas feint, que ce n’est pas pour se faire bichonner, se faire plaindre, etc.
C’est comme si un monstre s’en prenait à elle. Pourtant elle a un travail qu’elle aime, c’est d’ailleurs un plaisir de la voir avec les enfants, nous voyons qu’elle est très investie dans ce qu’elle fait. Elle a un homme qui ne la comprend pas toujours, mais qui est charmant, semble là pour elle, etc.
Et nous, lecteurs, c’est pareil. Pression sociale ? Mais que se passe-t-il donc ? Comment y faire face ? Cela semble comme une peur irraisonnée. Le plus compliqué, c’est qu’il n’y a rien qui nous permettrait d’expliquer cela, ainsi cela pourrait arriver à tout le monde ? Et sans explication, sans raison, c’est souvent beaucoup plus difficile de comprendre, d’accepter.
Mais là où notre sang se glace, c’est en voyant les impacts négatifs, la façon dont elle est jugée, méjugée, mise au piloris. Ces gens qui sortent leurs venins et se transforment en monstres.
Il y a juste une personne, qui semble avoir ses propres soucis, après c’est un peu comme tout le monde, mais qui lui pose la question honnêtement et sans détour.
Ce n’est déjà pas facile de faire face, de trouver comment avancer, mais certains amplifient les effets, et risquent de la faire plonger encore plus.
Pour information, il y a quelques scènes où on voit du nu, comme le corps d’India, rien de gênant. C’est bien fait.
Une histoire aussi troublante que ce qui envahit India, qui nous apparaît comme une jeune femme gentille, volontaire, attachante, et qui vaut la lecture.

Mini avis

Une bonne lecture troublante, qui explore le thème des crises de panique, de l’anxiété, sous un graphisme qui a quelque chose, seulement rien ne semble l’expliquer, et les gens ne vont pas être tendres 

Citations :
« India, vous êtes un individu unique. Et, par conséquent, vous êtes différente de tous mes autres patients atteints de trouble panique. Vos réponses m’aideront à mieux vous connaître. »
« Quand je suis triste, je me dis que ça va aller de mal en pis. Et quand je suis heureuse, j’ai peur de tout perdre. Ça fait des mois que j’essaie de comprendre la cause de ces crises…Mais sans succès. »
« Ce n’est pas parce qu’on aime la lumière qu’on est une bonne personne et ce n’est pas parce qu’on aime l’obscurité qu’on est un monstre. »

Lu avec Izneo
Merci pour la découverte, l’ouverture d’horizon.
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Et vous ? Il vous tente ? Vous intéresse ?