Roman : Iron Widow

Couverture Iron Widow

de Xiran Jay Zhao
Editions : La Martinière Jeunesse
Prix papier : 20€
Prix numérique : 14.99€
Sortie le 07 janvier 2022

Tome 1 ?
Cela semble être un tome 1, surtout que la fin donnerait envie de voir ce qu’il va advenir. Mais y en a aucune mention sur la couverture.

Résumé :

Pilotés par l’énergie psychique combinée de couples de Concubins, les Chrysalides sont les gardiens de la grande muraille de Huaxia menacée par les envahisseurs Hunduns. Mais chaque bataille se solde systématiquement par le décès de la Concubine.
Pour venger sa sœur morte au combat, Wu Zetian s’engage dans l’armée, où elle espère être associée au meurtrier de sa sœur… Mais la vengeance peut-elle suffire à son épanouissement ?
Car les femmes ne sont pas les seules à être sacrifiées par le pouvoir archaïque et patriarcal de Huaxia, où mensonges et manipulations sont légion. C’est tout un peuple qui en est victime. Ce n’est pas d’une vengeance dont ont besoin les habitants de Huaxia, c’est d’une libération. Et Zetian pourrait être l’étincelle qui mettra le feu aux poudres de la révolte…

Objet livre

Le livre est superbe, il brille de mille feux. Il a un impact visuel fort. Toutes ces couleurs noires, orangées ont quelque chose, avec un dessin qui continue dans la quatrième de couverture.
La jeune femme, qui est sans doute Wu Zetian, se tient fière, droite, les yeux revolver, prête à en découdre.
Le résumé est mis sur le 1er rabat, ainsi il donne le ton, permet de bien profiter de l’image sans sortir des premières sensations. Celui mis prend même le partie de déjà révéler une partie.
De l’autre côté, c’est l’autrice chinoise qui nous est présentée, où elle dit clairement de qui elle s’inspire.
Il tient bien en main, le toucher est agréable, plaisant à lire à ce niveau. Si je tatillonne, ça traverse légèrement par contre de page en page.
Le titre est écrit d’une certaine façon qui nous percute les yeux et fait directement référence à Zetian, la veuve de fer.
Un prologue, 4 grandes parties, des sous-titres aux chapitres, des remerciements.
Avant le prologue, nous avons les cinq éléments, leur signification, et un avertissement important.

Avis/Impressions/Complexité/Originalité/Mises en garde

Nous sommes situés dans un monde futuriste, avec des éléments de culture chinoise. Cela donne un côté très original, très intéressant, très prometteur, et sans doute une partie d’entre nous en attendait plus.
On y ajoute encore quelque chose qu’une partie d’entre nous ont aussi croisé, tout ce qui tourne autour des Chrysalides, de ces sortes de robot, de combats à la Gundam, Pacific Rim, etc.
Par contre j’aime énormément l’exploitation de ying et du yang. Il faut se familiariser avec certains termes : qi (sorte d’énergie), etc.
Personnellement, je n’arrivais pas à me représenter réellement les combats, à être totalement embarqués dedans. De votre côté ?
Tout ce qui est lié à l’association qu’il faut entre les deux, de rentrer en connexion est très intéressant.

Pour la plume, je l’ai trouvé sympathique, mais pas aussi fluide, prenante qu’elle aurait pu l’être. Il manquait tout le long un petit quelque chose.
J’ai aussi l’impression qu’on aurait pu faire mieux, plus immersif, plus prenant. Les idées sont très bonnes, il me manque quelque chose dans leur exploitation.

Le livre semble avoir tendance à soit beaucoup déplaire soit énormément plaire, je suis entre les deux. Je pense aussi voir le pourquoi du comment un peu partout. Après ça a vraiment été compliqué de le noter du coup.

L’univers a de l’originalité, et en même temps, oui, une partie d’entre nous ont déjà croisé bien des histoires, là on repense à plein de choses : Gundam, Pacific Rim, Mulan, La servante écarlate, Hunger games, Divergente, etc.
Les remerciements me rendent aussi curieuse de quelle aurait été la version plutôt adulte que young adulte, la version de base.

Il faut que vous soyez très conscient que dans ce livre ils y vont très fort, de nombreuses fois vous vous retrouverez révolter, dégoûter, scandaliser, … notamment sur tout ce qui tourne autour de la place de la femme (et pas seulement), et bien sûr encore plus au fur et à mesure des révélations.
L’histoire a un coté sombre, sans pitié.
Et très très souvent, on se retrouve très très très mal à l’aise face à ce qui se passe, la façon d’appréhender de tout le monde, Zetian devient elle-même de plus en plus sombre. Mais elle reste là quelque part s’il faut combattre pour le pays.

Zetian avait le choix. Oui, vraiment trop bien les choix chez eux, entre être assujettie à un homme dans un mariage, ou devenir une concubine-pilote et comme très peu survive de devenir un dommage collatéral pour son armée, et pour un homme, le pilote. Autant vous dire qu’elle n’a rien à perdre. De plus, au début, elle pense se venger et disparaître en même temps. Même si c’est compréhensible, elle a énormément de rage en elle, de révolte, badass ça c’est sûr, par contre niveau aider et plaider la cause de la place des femmes, ce n’est pas vraiment ça.

On y va aussi très fort en ouverture d’esprit potentiel sur le relationnel entre des personnes, on nous fait des parties 3 et 4 qui nous mettent sur les fesses, nous n’étions pas prêts. Mais une meilleure et plus profonde exploitation de thématiques fortes auraient été les bienvenues.

Alors majoritairement, vous aurez Zetian, qui est loin d’être inspirée de n’importe qui. Vous la verrez évoluer, tout ce qu’on lui a fait subir, tout ce qu’elle va continuer à subir, et comme elle va mettre le feu.
Yizhi qui connaît Zetian dans sa vie d’avant, avec sa famille, et qui va prendre une certaine importance (chut).
Li Shimin, un pilote avec lequel elle va être, qu’on traite comme un monstre. Son partenaire.

Alors si le contexte vous intéresse, si vous êtes, tiens en quelque sorte prêt à monter sur un manège à grande vitesse, à forte sensation, qui vous met la tête à l’envers, et si être confronté à l’horreur du traitement fait aux femmes ne vous fait pas peur, alors ok allez y. C’est indéniablement une sacrée expérience.
Si vous avez envie d’un traitement plus profond, plus tempéré, et que voir toutes ces horreurs c’est de trop pour vous, alors il vaut sans doute mieux pas.
Entre les deux ? peut être un jour.

Croiser dans la proposition d’une masse critique privilégié de Babelio. Le roman m’a tout de suite attiré (non, j’en avais pas encore entendu parler à ce moment-là). Je remercie Babelio et La Martinière Jeunesse pour cette expérience haute en couleur.

Lecture intéressante, mitigée, parfois bonne, parfois moins bonne, mais on peut saluer certaines idées, avec quelques petites choses qui m’ont dérangé. Intéressante, forte, difficile par moment. Univers très original. J’aurais voulu une meilleure exploitation de l’univers et certaines thématiques. Non, je ne regrette pas d’avoir pu le lire mais c’est quand même dommage sur certaines choses.

Citations :
« C’est hilarant, à quel point les hommes désirent notre corps et haïssent notre esprit. »
« Être une fille ne m’a jamais rien apporté ; ça ne fait que restreindre mes libertés. Je n’ai pas le droit d’aller où que ce soit sans permission. De montrer trop de peau. De parler trop fort – ou même de parler tout court – si des hommes sont en train de discuter »
« Comment anéantir la combativité d’une moitié de la population pour la réduire en esclavage volontaire ? Vous lui dites qu’elle est destinée à la servitude depuis sa naissance. Qu’elle est faible. Qu’elle est une proie.
Vous le lui répétez suffisamment souvent pour que ça devienne une vérité. La seule vérité possible. »
« La honte et l’humiliation sont des émotions qu’on s’impose à soi-même, et à partir de ce moment je choisis de ne plus les ressentir. »
« Peut-être est-ce précisément parce que nous sommes indispensables qu’on nous rabaisse. Le monde a peur de ne plus pouvoir nous contrôler et se servir de nous. »
« Ce n’est pas un problème de contrôle. Tous les hommes qui se comportent comme ça sont en pleine possession de leurs moyens. A un moment, ils décident qu’ils vont foutre en l’air la vie de quelqu’un pour se faire plaisir. C’est tout. »
« Rien n’est aussi tranché dans la nature. Il y a toujours un peu de yin dans le yang, et inversement. Ça se voit sur le symbole. Maintenant que j’y pense, je suis presque sûr qu’il existe des humains dont on ne peut pas déterminer le sexe à la naissance, comme pour ce papillon. »
« l faut un monstre pour en tuer un autre. »

Et du coup vous lu ? Comment ça était ? Pas trop dur ? Pas trop sur les fesses ? Déçu(e) de ne pas avoir eu une meilleure exploitation de certaines thématiques ? Vous regrettez ou pas d’avoir embarqué ? Tenté ?

8 commentaires sur « Roman : Iron Widow »

  1. Je pense que j’ai bien plus apprécié car j’ai réussi à me représenter visuellement les combats.
    Mais, sinon, je te rejoins sur bien des points, notamment concernant Zetian, et comment elle peut déranger. Personnellement, c’est justement son aspect ni tout blanc, ni tout noir que j’ai aimé. Elle perturbe, elle gêne, mais elle paraît bien plus réaliste ainsi 😉

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