Roman Graphique Time : Alicia, prima ballerina assoluta (Oneshot – Fiche)

Alicia - EILEEN HOFER

Edition : Rue de Sèvres
de Eileen Hofer et Mayalen Goust
Prix papier : 20€
Prix numérique : 8.99€
Genre : Tranche de vie, Historique
Sortie le 14 avril 2021.
Environ 144 pages.
Oneshot.

Résumé :
On va créer une école et nationaliser notre compagnie de danse. – Le monde à fait de moi une danseuse. Je ferai de ces barbus des balletomanes. – Tu as l’aura du Che, Fidel a besoin de toi. Faisons en sorte qu’il ne puisse rien te refuser. À travers ce portrait de l’intrigante danseuse étoile Alicia Alonso, Eileen Hofer et Mayelen Goust revisitent la période post-révolution de Cuba , où la dictature a fait du ballet national son meilleur instrument de propagande.

Hello Livre : J’ai été très intrigué par la fiche de présentation, et de me parler de destinée d’une femme. L’histoire, le communiqué m’ont donné envie de rentrer dans cette histoire qui m’a intéressé dès que j’ai vu son résumé et sa couverture ce coup-ci ^^

Edition papier & Présentation & Graphisme :
La couverture est aussi douce que rugueuse, elle est très belle et elle a un côté envoûtant, tout comme le graphisme. J’ai totalement succombé au graphisme et aux belles couleurs. Le toucher des pages est très agréable *o*.

Mon avis/Mes impressions :

J’ai trouvé cela sublime, aussi merveilleux que triste, aussi doux que rugueux, comme l’est la couverture, mais aussi comme l’est la vie, faite de ces hauts, de ces bas, de ces rêves, de ces désillusions, et des choses sur lesquels nous n’avons point d’influence.

Le graphisme est sublime et a quelque chose d’envoûtant. On a totalement envie de se prendre le temps de le lire, de le déguster, de s’attarder sur les pages.
Elles ressemblent à des peintures, il y a un merveilleux jeu des couleurs, un côté irisé, qui mêlent les couleurs et les sublime, il est fascinant.

C’est beau, il y a toute une passion pour la danse, il y a également le prix à payer, la destinée de cette femme dont on parle encore des années après, et qui marque.
Au bout de quelque temps, on commence aussi à entrevoir quelque chose de plus grand, combien le ballet a pris de l’importance, que les gens savent ce que c’est.

En plus, Alicia porte vraiment l’espoir de pouvoir atteindre ces rêves les plus fous. Elle est devenue prima ballerina assoluta, malgré sa cécité. Cela paraît dingue.
Nous verrons même des jeunes femmes tentaient de se mettre dans sa peau, en se bandant les yeux, et se demandant mais comment Alicia a fait ?

Le côté difficile avec toute la compétition est également retracé. Nous avons différents destins, et quelque part plusieurs ont de quoi toucher. Nous ne sommes pas nés avec les mêmes compétences, affinités, sans compter le côté avoir de la chance aussi. La talent ? la chance ?
Sans oublier là où nous sommes, le pays, le gouvernement en place …
Les scènes de danse sont magnifiques, éblouissantes, d’autant plus celles qui sont sur scène, et regardez moi cette merveilleuse ballerine sur la couverture.

Alicia nous apparaît comme une légende, et pourtant c’est un être humain. Beaucoup de gens connaissent son nom.
Manuella est touchante, mais n’a fait que caresser son rêve, pourtant la danse l’habite toujours.
Amanda va à l’école de danse classique, connaît le nom d’Alicia Alonso, et fera tout pour elle aussi briller.

Par moment des conseils font mal au cœur comme de vérifier ses chaussons qu’il n’y a pas de brisure de verres, ou encore de faire comme tout le monde pour ne pas trop se démarquer en cours et risquer de susciter la jalousie, puis briller de milles feux sur la scène…Mais tout cela tient compte de la nature humaine.

Le côté politique et religieux sont en toile de fond, mais très intéressant et par moment ça glace le sang. Nous apprenons plein de choses rien qu’en suivant les différents personnages.
A d’autres moments, ils prennent plus d’importance, nous montre certains faits, nous intéresse, et nous rappelle combien certaines choses sont importantes.
Se dire qu’on a fait du lancement de la compagnie de ballet d’Alicia Alonso un instrument de propagande, c’est quand même quelque chose.
Ainsi si en plus ça vous tente d’en apprendre plus sur l’histoire du Cuba, le castrisme, une belle raison supplémentaire de lire cet album.

Briller mais à quel prix ?
Comment se relever des désillusions ? Et ne pas perdre foi en soi-même, ne pas en vouloir au monde entier ?
Plonger dans l’histoire de Cuba, du castrisme et son lien avec le ballet

Faites bien attention à la date, au lieu, car l’album va vous faire valser.
Le début a aussi quelque part une ironie, remplacer une absente c’est aussi l’occasion ou jamais de faire ses preuves, mais aussi le risque d’être trop juste en temps pour se préparer, de ne pas plaire, et de tout voir mourir avant de naître.

Cet album va vous faire passer par de multiples émotions, et régaler vos yeux.

Etes vous prêt à entrer dans la danse et dans l’Histoire de Cuba ?

Mon reel pour profiter de la beauté de l’ouvrage et le feuilleter ensemble 🙂

Graphisme

Citations

De quoi voir ce qui vous attend, de toutes sortes et pas tout 😉

« Le ballet c’est la base de la fondation de la culture de notre révolution. Nous serons comme le Che. »
« On doit notre technique à notre maestro, Fernando Alonso, qui a pris en considération la morphologie cubaine. Il a créé en 1960 cette méthode qui valorise le corps cubain lors des sauts, des fouettes, des battus. »
« Pendant 50 ans, on nous a interdit de célébrer Cachita parce que soit disant notre régime est laïc et la, pas un jour sans que la télé nous bassine avec sa procession dans tout Cuba »
« Je ne maîtrise pas vos trucs religieux. Il ne faut pas m’en vouloir. »
« Tu n’as pas le droit à l’erreur dans ce milieu. Surtout si tu veux devenir danseuse étoile. »
« Tenons nous au sommet. Je n’aime pas l’idée de faire de la politique, mais ce nettoyage des classes me fait peur. Nous devons sortir victorieux de cette révolution. »
« Le monde a fait de moi une danseuse. Je ferai de ces barbus des balletomanes. »
« Je défends comme toi les valeurs castristes et cette volonté de changement mais respectons les codes du ballet. »
« Avec ce film, vous comprendrez comment le ballet a participé à notre révolution. »
« Elle a su mêler son talent unique aux intérêts idéologiques de notre pays, ce qui reste la plus belle chose qu’un être humain puisse faire. »
« Un an les yeux bandés, durant lequel je dansais dans mon imaginaire, avec mes doigts. Mes représentations étaient si réelles que je me faisais des auto-critiques. »

-> La danse, la passion 
-> Cuba (paysage, gouvernement, politique, religion …)

Coup de coeur pour le graphisme et les différentes réflexions, ainsi que la richesse de l’ouvrage.

Merci à Rue de Sèvres pour l’envoi de cette passionnante lecture.

4 commentaires sur « Roman Graphique Time : Alicia, prima ballerina assoluta (Oneshot – Fiche) »

  1. Je savais que l’histoire et les dessins t’enchanteraient toi aussi, ravie de ne pas m’être trompée, surtout le côté danse si je te suis bien 😉
    C’est vrai que le destin de ces deux femmes est puissant et les dessin de Mayalen sont superbes pour le mettre en scène.

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