Roman Graphique Time : Idiss (Fiche – Oneshot)

Edition : Rue de Sèvres
de Richard Malka, Robert Badinter et Fred Bernard
Prix papier : 20€
Prix numérique : 8.99€
Genre : Tranche de vie, Histoire
Sortie le 31 mars 2021.
Environ 128 pages.
Oneshot.

Résumé :
« J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé. Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils. »

Hello Livre : J’ai été très intrigué par la fiche de présentation, et de me parler de destinée d’une femme. L’histoire, le communiqué m’ont donné envie de rentrer dans cette histoire au-delà de mes premières impressions graphiques. Je suis donc ravie qu’on m’en ait laissé l’opportunité.

Robert Badinter : L’album est tiré du livre du même nom. Cet homme est connu et s’est battu contre la peine de mort.

Edition papier & Présentation & Graphisme :
La couverture a un côté un peu étrange au toucher, comme rêche, mais pas désagréable. Pendant que je la touchais et je regardais l’image, Idiss, je me disais que quelque part ça symbolisait sa vie, qu’il y avait un côté dur, mais aussi de belles choses. Vous allez me dire comme beaucoup de vies humaines.
L’image a une beauté, des arbres, l’hiver, en même temps on semble ailleurs.
Le petit mot de Robert Badinter est très émouvant.
Nou avons le droit à l’arbre généalogique aussi. Le toucher des pages est très agréables, elles sont épaisses. 
Nous avons une carte qui nous rappelle sur le coup nos cours de géographie.
Tout semble comme écrit à la main, ça donne un certain cachet, et ça donne l’impression qu’un écolier écrit.
Le graphisme quand on le voit de loin ne nous happe pas, ne m’a pas spécialement plu, pourtant une fois dans l’histoire ça ne m’a plus dérangé et il correspond bien. En plus, cela permet de tout adoucir. Les traits sont simples, c’est doux, c’est efficace, l’émotion passe bien.
A la fin, nous avons un portrait, des documents, et ce n’est pas facile pour nous. 
Puis nous avons un bonus sur cette histoire qui a été voulue universelle, et c’est réussi.
Il y a un fil bleu qui permet de marquer la page du livre (on avait souvent cela dans le temps)

Mon avis/Mes impressions :

Nous avons l’histoire d’une famille, celle d’Idiss à travers le temps, les années, les lieux, qui se mêle à l’Histoire. Cela ne peut que toucher le lecteur en plein cœur, l’émotion passe et elle est intense par moment. Le trait graphique adoucit le tout, mais nous n’oublions pas la réalité cruelle et brutale derrière tout cela.
Nous allons nous attacher à la famille d’Idiss, et à Idiss. 

Certains moments nous touchent immédiatement, car nous connaissons certains faits. Mais ce n’est pas pareil de lire des choses, de les savoir, que de les voir arriver à ces gens, à cette famille. Cela permet aussi de revoir ou d’apprendre d’autres éléments historiques. Ils ont traversé plusieurs tempêtes, et à cela s’est mêlé la vie. Il y a également eu, heureusement, de beaux moments et du partage.

Nous rencontrons Idiss, en 1890, alors que c’est une jeune femme mariée avec ses enfants. Mais que son mari est parti servir le tsar. Et qu’elle fait son possible pour vivre/survivre. Elle est en Bessarabie (plus ou moins la Moldavie actuelle). Si ce n’est pas facile pour elle tous les jours, ni les choix à faire, il y a quand même des choses qui font sourire et une certaine unité.
L’ironie de la vie n’est jamais loin et les problèmes peuvent venir de partout. Les finances c’est toujours délicat.
Quand l’antisémitisme se déclare de plus en plus, et qu’ils sont en danger, il y a des choix à faire. La cruauté étant que ce ne sera pas l’unique fois. Mais en tout cas, la famille va finir par aller en France. Là, le lecteur se retrouve en terre plus connue en grande majorité.

S’intégrer dans un nouveau pays, se faire sa place, ce n’est pas évident.

Une famille comme partout, avec des joies, des malheurs. Nous pouvons également noté plein de petits détails comme l’utilisation de prénoms plus français, l’un des personnages poussant aux études et à l’excellence les enfants etc.
Idiss, elle, est dans une position plus compliquée, et elle ne sait ni lire ni écrire, ni parler français. 

On terminera l’histoire en 1942/1943.

Nous avons de tout, nous sommes plongés dans la vie d’une famille que nous suivons sur des années. Cela donne un côté intime. Nous rions comme nous pleurons. 
Nous sourions quand nous croisons certaines paroles, personnes. Nous rions jaune à d’autres moments, comme quand une personne regarde le signe des Nazis sans prendre au sérieux.
Et nous sommes rattrapés implacablement par l’Histoire.

Graphisme

Citations

« Tous nos jeunes, ils partent aux Amériques … C’est écrit dans le journal ! Et les autres, ils deviennent « socialistes » »
« Il existe même pas ton Etat ! Arrête de rêver ! Il faut changer la vie, ici et maintenant ! »
« Ce qu’on appela les années folles fut un temps où de légèreté où l’on rêva d’un monde meilleur. »
« Vous connaissez ma devise : « Aller vers l’idéal en partant du réel. » Jaurès, évidemment. Il faut de l’ambition ! »
« Mais quand tout va mal, on pleure et quand tout va bien, on a peur. Heureusement, il y a les enfants pour le bonheur ! »
« Quand tu auras mon âge, tu sauras que les vieillards ne vivent que par l’amour de leurs petits-enfants…Les voir, les toucher c’était ma source de vie. » 
« Les hommes passent leur temps à bavarder sur de grandes idées pour fuir la dureté quotidienne… Et nous, on doit l’assumer, Chifra… »

C’est clairement une histoire universelle qui a de quoi toucher un large public.
Une histoire à mettre dans les bibliothèques et à faire lire.
Une très belle et touchante façon d’apprendre/de rappeler l’Histoire, d’en montrer les implications

PS : J’ai pensé à certains moments, notamment quand la grand-mère est avancée en âge et que son plaisir est de voir sa famille, ses petits enfants, à notre situation actuelle avec le covid qui fait des ravages lui aussi et empêche les gens de se voir.

Merci à Rue de Sèvres pour l’envoi de cette lecture d’utilité publique.

Etes-vous prêt à rencontrer Idiss et sa famille dans un récit intime, poignant, touchant, bouleversant et profond, rappelant également l’Histoire ?

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