Lecture Time : A Visage Découvert

Résumé :
« J’ai choisi la solution qui me ferait, me semble-t-il le moins souffrir. J’ai avalé la fève qui me destinait à être la reine de cet instant. J’ai rassemblé mon courage pour gober le petit Jésus qui était confortablement installé sur sa couche. Le fait même d’imaginer les vingt paires d’yeux de mes camarades de classe tournées vers moi m’était insupportable. »
La timidité fait parfois faire l’impensable, elle peut prendre différentes formes et ses dames de compagnie (peur, honte, tristesse et colère) trottinent derrière elle. Elle nous fait rougir, bégayer, trembler, défaillir. Elle est comme une voisine un peu collante qui sonne à notre porte pour un oui ou pour un non. Dérangeante et un peu trop omniprésente. Elle nous retient sur le pas de la porte pour nous ralentir quand nous voulons passer un coup de téléphone. Elle est là quand nous devons poser une question au facteur ou demander notre chemin dans la rue.
La timidité et la peur des autres est une souffrance au quotidien pour certains, un véritable enfer pour les autres. Elle empêche parfois de travailler, d’aller à l’école, provoque des troubles alimentaires, et pousse à la dépression dans certains cas.
Ce livre présente 8 cas de personnes souffrant de timidité que j’ai pu aider avec la thérapie brève systémique et stratégique selon la méthode Palo Alto.

Autrice : Cécile Marguin
Éditeur : ENRICK B. EDITIONS (13/03/2018)

Fiche Babelio

Je remercie Babelio et l’éditeur pour cette lecture.

J’ai donc eu ce livre dans le cadre d’une masse critique (où je pensais ne rien avoir, mais c’est la précédente où je n’ai rien eu). C’était assez spécial et pas gai, j’avais choisi celui-ci sur la timidité, un sur la dépression et le dernier sur l’autisme.
J’ai hésité et j’ai voulu vous demander si vous vouliez la chronique sur le blog, mais je vais l’écrire, puis la mettre sur Babelio bien sûr, et libre à vous de la lire ou pas.

Mon avis/Mes impressions :

Pendant une période, j’avais lu quelques livres bien-être (qui ont aussi un coût en passant). De manière générale, ce sont des pistes de réflexions, c’est intéressant, mais cela ne va pas changer votre vie ou vous aider d’un coup de baguette magique.
Celui-ci est du même style, c’est bien abordé, les pistes de réflexion sont intéressantes. L’autrice nous parle des patients qu’elle a reçu, de manière trop brève pour bien entrer dedans, et confidentielle aussi sans doute, mais c’est intéressant.

Elle nous parle, et elle a de l’expérience, de ces patients et sans doute d’elle vu l’introduction. Il y a quelques citations, cela aussi c’est toujours intéressant.
On a les remerciements, la préface, l’introduction, le fonctionnement de la timidité, la thérapie brève et systémique,  le travail thérapeutique, et des histoires de timide.

Il y a différents niveaux de timidité, ce n’est pas forcément abordé.
Ici, on aborde la timidité et la peur des autres, mais pas la méfiance, ou de vouloir rester sur ses gardes.

Les timides ont des sentiments emmêlés de peur, de honte, mais aussi de tristesse et colère.
Dans ces cas, souvent les gens se sont bloqués sur certaines choses mais pas forcément sur tout. Cela ne les a pas empêché d’avoir famille, travail …(parfois si).
Comme elle dit au départ, cela paraissait mignon petit, mais en grandissant, cela peut être dur, et si c’est vécu comme un handicap, un frein, il faut peut être voir pour y faire quelque chose.
Son exemple est le tirage de la fève, les autres enfants la voulaient, elle fuyait, elle l’a même avalé pour ne surtout pas être au centre de l’attention.
Des choses qui peuvent être simples, normales pour certains, sont très difficiles pour les timides.
Transposer au niveau du blog, nous pourrions dire qu’un timide aura plus tendance à s’effacer, pas forcément sur le coup vouloir beaucoup d’abonnés, j’imagine.

Elle ne juge pas et apporte vraiment des pistes de réflexion intéressante. Elle travaille sur chaque cas avec la personne, mais qui doit être moteur de son changement.
Ici, les thérapeutes avec cette méthode ont décidé de ne pas s’appuyer sur le passé. Comprendre d’où cela vient n’aidera pas forcément à sortir du problème.

La timidité peut se manifester par des rougissements, peur de prendre la parole en public, peur du ridicule, etc.

Elle les confronte à leurs pires peurs, en les faisant se les jouer à la maison. Elle leur donne comme exercice.
Souvent l’entourage en voulant bien faire empire la situation : tu dois te faire des amis, ce n’est pas normal, etc.

La personne timide fait l’erreur de fuir la situation qui l’inquiète , provoque les problèmes. Ce qui amplifie le problème et les symptômes. Elle doit s’y confronter.
Prendre les 180 degrés, s’accepter, se confronter à la situation.

Elle apporte également une réflexion intéressante sur le fait que c’est plus une question de vision du monde, de perception de soi-même et qu’elle travaille surtout là-dessus en séance avec eux, car ce n’est pas forcément un tort, et apporte également des choses positives. Ainsi la perdre totalement pourrait avoir des effets indésirables. On peut juste l’accueillir sans que cela nous empêche de vivre, nous handicape.

Elle donne l’exemple de sa collègue, qui était très sensibles aux émotions et avait peur de ne pas être apte à ce travail. Mais au contraire, cela lui donne une très bonne écoute de ses patients. Et c’est devenu l’une des meilleures.

Elle est également respectueuse de l’avis, des sentiments de la personne timide. Si elle n’a pas envie, surtout si c’est encore un adolescent forcé par ses parents de venir, elle n’oblige pas. L’entourage des timides en souffre aussi, et parfois empire les choses en voulant aider.

Les réseaux sociaux ont pu aider en partie car les timides n’ont pas la personne en face d’eux, juste leur écran.

Ce que je retiendrais surtout c’est qu’en essayant de trop réguler, on provoque le pire, qu’il faut s’accepter comme on est et pas être trop dur avec soi-même, que de nos « faiblesses/défauts », on peut en faire des forces, de travailler sur notre vision du monde, notre perception de nous-mêmes, de bien choisir ses relations …
Ce n’est pas forcément en comprenant son problème qu’on saura comment le résoudre.