Roman graphique – Quand la nuit tombe – Lisou (One-shot) – Coup de coeur

Quand la nuit tombe - Quand la nuit tombe - Lisou

Edition : Delcourt
Dessin : Toni Galmés
Scénario : Marion Achard
One-shot
Collection : Histoire & histoires
Genre : Historique, Guerre, Non-fiction, Roman graphique
Prix papier : 19.99€
Prix numérique : 13.99€
128 pages

Résumé :

En septembre 1943, pour tenter d’échapper aux nazis, la famille de Lisou est obligée de se cacher dans un chalet, à douze kilomètres de Grenoble. En février 44, le destin la rattrape. Grâce au sacrifice de sa grande soeur, Mylaine, Lisou échappera à la rafle et pourra prévenir ses parents miraculeusement absents ce jour-là. Lisou vivra cachée jusqu’à la fin du conflit. Ce livre est son histoire

Lire un extrait

Mon avis / Mes impressions :

Cette bande dessinée revient avec beaucoup de sensibilité et d’émotions sur une des pire périodes de l’Histoire, et tout cela à hauteur d’enfant, sans montrer les pires scènes. La famille de Lisou, les Veil, nous allons totalement nous y attacher et les suivre dans cette sombre période où ils ont été obligés de se séparer pour tenter de survivre. Alors que l’Etat faillit, quelques personnes ordinaires sont devenus extraordinaires, leurs héros, leurs sauveurs.
C’est Lisou que nous suivons. Nous la rencontrons en 2022 à 89 ans, elle va aborder avec nous son histoire. A cette époque là (celle de la guerre), elle était encore bien jeune. C’est à travers ses yeux que nous voyons tout, et c’est constamment elle que nous suivons, ce qui veut aussi dire quand ils sont séparés, nous ne voyons pas ce que chacun vit.
Nous voyons comment tout s’est fait insidieusement, il a fallu partir encore et encore, il y a eu de plus en plus de privations, de moins en moins de droits etc.
Le graphisme est doux, réaliste et beau. Le scénario est assuré par Marion Achard qui raconte l’histoire de ses deux grandes tantes Mylaine et Lisou, parentes de Simone Veil. Le côté graphique est assuré par Toni Galmés. Le one-shot est édité par Delcourt.
Le plus dingue dans cette période est qu’on pourrait croire à une dystopie, à de la fiction, mais non ça a été la réalité. Elle est si innommable mais malgré tout il ne faut pas oublier, en espérant que jamais cela ne se reproduise. Bref, il y a un devoir de mémoire sur l’Histoire bien expliqué lui aussi.
Au milieu des moments difficiles, de cette adaptation constante qu’il a fallu faire, la famille a vraiment un bon réseau et une grande famille. Au début, ils vivent à l’abri décentré. Lisou reste une petite fille, elle s’amuse parfois, elle est confrontée très jeune à des choses compliquées : elle ne doit pas dire certaines choses, faire semblant, changer de nom etc.
Malgré les privations et changements, ils tentent de trouver des joies, des bonheurs. A certains moments, tout nous paraît presque normal, jusqu’à ce que cela le soit moins.
Nous sommes emportés tout du long, la boule au ventre redoutant ce qui va se passer. La seule chose qu’on sait vraiment c’est que Lisou est toujours là.
Tout est bien raconté, y compris à quel point ce qui s’est vraiment passé était inconcevable.
Nous voyons aussi la Lisou du présent maniée une boîte, montré le chemin que sa famille a fait sur une carte, et avoir plein de photos en noir et blanc.
Nous avons quelques bonus à la fin qui permettent d’en apprendre plus. Marion Achard s’est également immergés dans une multitude de documents familiaux du passé. Elle nous laisse un mot, puis nous avons une postface de Dominique Vidaud, directeur de la maison d’Izieu, les remerciements des auteurs, la famille Veil, les soutiens, les documents, un poème « Je me souviens ».
Je recommande très chaudement.

Avis express : Coup de coeur / poing pour cette histoire de famille liée à l’Histoire. Touchant, puissant, sensible et doux (malgré tout).
Devoir de mémoire, ne pas oublier.

Citations :
« Mais tu dis toujours que l’obéissance sans esprit critique est le vertu des imbéciles ! »
« Ils nous séparent, ils nous effacent. »
« A cette époque-là, nous pensions que la guerre serait bientôt finie et qu’en attendant, nous pouvions nous accommoder des privations. »
« Vivre sans maison, sans travail, sans école, ou avec peu de nourriture. Nous pensions que les Juifs arrêtés partaient travailler en Allemagne. Nous ne nous doutions pas que quelque chose, ailleurs, s’orchestrait minutieusement. Que la machine était en route. Que l’ombre avançait et qu’elle menait à l’impensable. »

Merci à Netgalley et Delcourt pour cette lecture et découverte.

Vous connaissez ? Vous avez envie de découvrir ?

2 commentaires sur « Roman graphique – Quand la nuit tombe – Lisou (One-shot) – Coup de coeur »

Laisser un commentaire