BD : Un chant de Noël : Une histoire de fantômes (Oneshot)

(fiche à faire plus tard)

Résumé :
Londres, 1843.
Tous les habitants, les mieux lotis comme les plus démunis, s’apprêtent à fêter Noël.
Tous, à l’exception de Scrooge. Aux yeux de cette riche commerçante, insensible au malheur des autres comme à l’atmosphère de liesse qui baigne la cité, seuls le travail et l’argent ont de l’importance.
On la dit radine, égoïste et mesquine. Elle préfère considérer qu’elle a l’esprit pratique. Et tandis que les festivités illuminent la ville et le coeur de ses habitants, Scrooge rumine sa misanthropie…
Une nuit, des esprits viennent lui rendre visite. Ils l’emmènent avec eux, à la rencontre de la jeune fille qu’elle était, quelques années plus tôt, lorsque la cupidité n’avait pas encore rongé son coeur. Mais aussi à la découverte de celle qu’elle aurait pu devenir si elle avait choisi la voie de la bonté…

Et si Scrooge était une femme ?

Avis / Impressions

A l’approche des fêtes de Noël, une nouvelle version d’ « Un chant de Noël » de Charles Dickens apparaît, mais cette fois-ci en changeant quelques petites choses, en apportant une autre touche et en mettant toujours en avant des réflexions fortes, le tout dans un style littéraire agréable à lire savoureux et piquant à la fois.
Une nuit pas comme les autres, mais quelle en sera l’issue ce coup-ci ?
Le graphisme est beau, il dégage quelque chose. Il a un style bande dessinée, mais tout est délicieusement capturé, que ce soit les très beaux décors, la représentation des esprits et ou bien Scrooge.
Oui, mais je ne vous ai pas encore dit, Scrooge est une femme cette fois-ci. Une femme qui a réussi, qui a de l’argent, qui a du répondant, qui a bien conscience de ce que les gens disent derrière son dos. le passé, le présent, l’avenir…et l’incertitude de l’avenir. Elizabeth Scrooge est tour à tour intelligente, plutôt pragmatique, forte avec les chiffres.
Elle fait des réflexions percutantes, elle a un sacré répondant, mais dans ce qu’elle dit tout est loin d’être faux et elle n’est pas uniquement ce que certains en disent. C’est compliqué. Cette nuit va être harassante pour elle.
Mais elle est sincère dans ses propos, très franche, elle n’a peut être pas conscience de tout, de fausses idées sur certains points, des blessures de son passé, mais elle ne se laisse pas dicter sa conduite, tout en trouvant quelque chose d’acceptable.
Elizabeth est marquante sur la couverture, sa posture, le cercueil. Nous avons pu voir différents visages d’elles que ce soit plus jeune, ou bien simplement au cours de cette nuit pendant ces visites. Elizabeth sait être implacable, déterminée. Mais comme elle le dit aussi « Dans ce monde, une femme n’a que peu d’options, en réalité, elle n’en a que deux. Etre une sainte ou une sorcière. Vous, comme moi savons qu’aucune femme n’est ni tout à fait l’une, ni tout a fait l’autre. » Vous comme moi savons aussi qu’au cours du temps, le mot sorcière fût souvent mal utilisé voire un prétexte.
On n’en pensera ce qu’on voudra, mais c’est osé, ça change, c’est aussi plus réaliste et assez intéressant de voir ses choix finaux.
Munuera Jose Luis chez Dargaud aura osé vous proposer une version assez inédite pour votre Noël de cette année, tout en utilisant cette histoire de base que nous connaissons tous.
En y ajoutant en plus des réflexions sur la condition féminine.
Alors vous oserez-vous rencontrer Elizabeth ?

Deux choses importantes à noter
-> On est gentil et mielleux à l’approche de Noël, mais le reste de l’année compte pour des prunes ? A quoi ça sert uniquement là ?
-> Si ça dérange encore plus ici, c’est parce qu’Elizabeth est une femme qui a réussi à faire de l’argent.

Mini avis : Très bonne lecture (Coup de coeur ?). Et si Scrooge était une femme avec tout ce que cela peut impliquer ? Une conclusion bien vue, plus réaliste.

Citations :
« Quand je les entends murmurer mon nom, je perçois la haine, la rancœur et la jalousie que suscite l’argent. Ils ont beau me mépriser ils s’adressent à moi dès qu’ils ont besoin d’un prêt et cachent leur mépris dans les larmes accompagnant le récit de leurs malheurs. »
« Mon seul péché est l’ambition. On se méfie toujours d’une femme ambitieuse, car une femme doit être résignée. J’aurais pu me résoudre à être ce que tout le monde attendait de moi. »

Lu avec Izneo
Merci pour la lecture <3.