Sortie chez Glénat
de Hubert et Zanzim
Genre : Chronique sociale, Aventure
Prix papier : 27€
Prix numérique : 18.99€
Résumé :
Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.
La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?
À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.
Mon avis / Mes impressions :
« Peau d’homme » est un roman graphique d’importance qui permet de réfléchir, de prendre du recul, sur le poids de la société, la condition féminine, le poids de ce que l’on attend de nous.
Le graphisme est vraiment dans le genre bande dessinée, mais il n’est pas désagréable.
Bianca vit dans une époque où elle est tenue à l’écart des hommes, où elle épouse un homme comme elle signe un contrat, et sans avoir le droit de le connaître avant.
Un mariage, qui n’est que comme une affaire, et chaque partie peut juste prier que ça va fonctionner, et va devoir faire avec, quitte à faire des arrangements.
Les femmes ne sont pas vraiment préparer non plus à la fameuse nuit de noces. Encore vierge, elle se fait dépuceler, sans rien savoir, et son seul but c’est de faire des enfants.
Que fait-on de l’amour ? du plaisir ?
Les femmes autant que les hommes sont bridés par les convenances, la société, la loi, ce qu’ils sont censés faire. Bianca est une femme intelligente, qui va s’affirmer de plus en plus au cours du récit. Elle réfléchit par elle-même, une chose très importante.
Dans sa famille, ils ont un secret, ils détiennent une peau d’homme. Ainsi Bianca va en profiter pour la revêtir et passait par un mélange d’émotions. Elle peut vraiment expérimenter ce que cela fait d’être un homme, et même un bel homme. Elle devient même à l’aise avec ce corps nu, car ce n’est pas vraiment elle-même, c’est comme un déguisement.
Ceci est également un élément intéressant, qui fait réfléchir.
En tant que femme, elle a moins de droits, certaines choses on lui en tient rigueur en tant que femme, mais pas en tant qu’homme, ce qui est profondément injuste. Elle a également des désirs, et la sexualité, être bien avec son corps, ça s’apprend comme le reste. Elle se retrouve dans une étrange situation de double jeu.
Mais son franc parler, son intelligence, son envie de changer les choses, son envie de garder sa liberté sont vraiment fort, important, et elle met en avant les travers de la société, les injustices, que ce soit en tant que femme, ou en tant qu’homme.
Un homme s’il couche avec plein de femmes on le glorifie, si une femme fait cela on la regarde de travers, traite de prostituée, etc.
Mais un homme doit également montrer sa virilité, se battre, etc.
Cette histoire, qui est à mettre entre toutes les mains, montre l’importance de la liberté, du libre choix, d’être avec quelqu’un qui nous aime vraiment pour ce que l’on est, qui nous fait nous épanouir, et être bien dans notre peau. Nous y voyons également le poids de la société, des codes de la société, pour chacune des parties. Elle fait se questionner sur ce que l’on peut croire savoir, sur des fonctionnements, sans oublier la religion. Dans cette histoire, le fanatisme religieux va encore en ajouter : des gens qui montrent trop leurs corps, etc.
Tout est également une question de mentalité, d’éducation, de rapport aux autres, de rapport à son corps, etc.
L’histoire met bien en avant différentes situations et permet de se questionner.
L’idée de la peau d’homme pour raconter l’histoire est excellente. Il est aussi bien de voir Bianca, même si elle se prend pas mal au jeu, tenter également de s’assurer sa vie en tant que femme, et donc dans sa propre peau.
Merci à Izneo pour la lecture.
Ajout personnel :
L’histoire est très intéressante, j’ai juste eu un peu de mal avec le graphisme, normal j’ai plus de mal avec le graphisme BD. Et il y a un côté un peu fou, qui est intéressant, mais du coup ces deux points me la fait laisser en bonne lecture, au lieu de très bonne lecture. Pas de regrets d’avoir pu la lire par contre. Une belle réflexion.
Si vous en avez l’occasion, je vous encourage à le lire pour son importance.
Et vous ? Il vous tente ? En avez-vous entendu parler ?
Je suis vraiment très tentée par cet ouvrage dont les thèmes soulevés semblent plus que pertinents !
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Cool. Oui ça vaut le coup rien que pour les thèmes soulevés 😉
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J’avais beaucoup aimé le travail d’Hubert sur les Ogres Dieux, alors ce titre me fait très enfin mais je comprends ton problème avec les dessins ^^!
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