Manga Time : En proie au silence Tome 2

Fiche

Mise en garde importante : A ne pas mettre entre toutes les mains, surveiller l’accès, et ne pas hésiter à en parler si besoin avec vos proches. C’est très violent psychologiquement et physiquement, et extrêmement malaisant. Il y a également des scènes sexuelles très explicites.

« En proie au silence » est une histoire bouleversante, forte, dérangeante, et malaisante, mais elle est également importante. Les scènes sont très explicites, osées, c’est pour cela que la lecture reste réservée à un public mûr et averti.
La postface de Moto Hagio a elle aussi une grande force.

Akata nous a prévenu, et oui, ce manga a de quoi faire parler de lui. Il expose des faits, des faits de société, des comportements tels qu’on peut en retrouver, des questionnements. Il vous frappe en plein ventre, il vous coupe le souffle. Vous vous sentez impuissant, énervez, peut être à vous demander comment faire, avec l’envie de secouer certains personnages, mais au-delà de la loi qui considère les hommes et les femmes comme égaux, il s’agit de société, de comportements ancrés, et de mentalités à changer.

Beaucoup de gens en souffrent, beaucoup de gens font semblant, disent ce que l’autre veut entendre pour avoir un certain résultat, acceptent des choses qu’ils ne voulaient pas. Des situations sont limites, et franchissent même les limites.

Hayafuji nous apparaît comme un personnage méprisable, que rien n’arrête, et qui joue totalement des codes actuels de la société. Il en profite à fond et donne envie de vomir.
De plus, il se permet des choses avec d’autres femmes qu’il ne ferait pas avec la sienne, celle qui est sa fiancée.

La violence physique, le chantage émotionnel sont dénoncés d’une manière brutale.

Ce tome introduit de nouveaux personnages, présentent des passés pour qu’on comprenne mieux le vécu de certains personnages.
Avec une lycéenne, qui pose dans un magazine sans gêne, cela met aussi en avant le rapport au corps. Celui-ci continue à être exploité avec d’autres personnages.

Et là, où le lecteur a vraiment de quoi être considérablement dérangé, c’est avec l’impunité de certains personnages, et la notion de consentement qui se retrouve complètement bafoué.
Avec en plus ici, le côté très patriarcal de la société japonaise, qui ne facilite pas les choses.

Mais il est intéressant de voir cette jeune femme dont le rêve était d’être épouse, se mettre en quatre, être prête à quitter son travail, être là quand son mari rentre, lui faire de bons petits plats. C’est ce qu’elle avait écrit dans ses vœux petite, c’est ce qu’elle voulait, mais ce n’est sans doute pas aussi beau qu’elle se l’était imaginé.

Et l’air de rien, le tome se lit vite.

Merci à Izneo pour la lecture.